La France fait face à une vague de froid d’une ampleur majeure alors même que tant de Françaises et de Français dorment à la rue ou sont mal logés.
Selon la Fondation Abbé Pierre, 330 000 personnes sont sans domicile en France en 2023, soit 30 000 de plus que l’année dernière. Au total, plus de 4 millions de personnes sont mal logées dans notre pays.
A Paris, le plan grand froid a été déclenché par la Préfecture de région. Un plan qui prévoit l’ouverture de 274 places d’hébergement d’urgence supplémentaires, quand le 115 est débordé et que Paris compte plus de 3015 personnes sans-abris selon la dernière Nuit de la solidarité.
Pourtant, tel un éléphant au milieu de la pièce, le nombre de bâtiments et de logements vacants continue d’augmenter quand tant de personnes dorment à la rue.
En effet, une étude de l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR) révèle qu’à Paris, plus de 130 000 logements sont vacants. Ce chiffre est énorme : il représente 10% des logements parisiens.
Un fait inacceptable alors que les températures ressenties pourraient approcher les -10°C ces jours-ci.
Or, cette tendance n’est pas à la baisse. Alimentée par la spéculation et l’arrivée massive des meublés touristiques, Paris a vu depuis 2017 sa part de logements vacants progresser de façon spectaculaire pour atteindre 10% du parc de la capitale.
Cette situation est le résultat de l’enrichissement de quelques-uns au détriment de tous les autres. L’Insee souligne que deux tiers du parc de logements sont détenus par des multipropriétaires immobiliers. Selon le CNRS, ce nombre est en croissance importante ces dernières années à Paris : 50% des logements privés appartiennent à des ménages qui possèdent au moins 5 logements.
Aujourd’hui, il ne nous est plus possible d’accepter que tant de logements soient vides alors que, dans le même temps, tant de personnes dorment dehors.
A Paris, plus de 20 000 logements sont vides depuis plus de deux ans. Ces logements et bâtiments retirés du marché alimentent la spéculation.
Aujourd’hui, seul le Préfet peut permettre la réquisition de bâtiments. De fait, il n’utilise jamais ce droit. Il est temps pour les communes de récupérer cette compétence, elles qui sont au plus près du terrain.
Nous demandons à ce que le gouvernement permette à la Ville de Paris de réquisitionner.
Cette proposition n’est pas saugrenue. Jacques Chirac, alors maire de Paris, avait orchestré aux côtés du préfet deux grandes vagues de réquisitions. Nous attendons que ce gouvernement lance une troisième vague de réquisitions.
Chaque porte fermée d’un logement vacant est une porte fermée à l’espoir d’une vie meilleure pour les parisiens dans le besoin.
Il nous faut clore l’insupportable chapitre des logements vides : signons la pétition pour la réquisition des logements et bâtiments vacants.